Interview de Joel Abadie, comédien et directeur de la compagnie les démarqués

Interview de Joel Abadie

Directeur de la compagnie les Démarqués, festival OFF 2025, vous retrouverez en tournée ces trois spectacles « Le Silence de la Mer », « De chair et de feu » et « Oui » en France.

– Combien de temps participez vous au festival OFF 2025?

  • Cela fait une dizaine d’années, c’est le seul moment de l’année où on peut proposer en continuité son travail et c’est cela qui est beau.

_ Pourquoi faire le festival d’Avignon?

  • Je fais le festival pour l’aventure humaine et les rencontres. A Paris, on est isolé. C’est une ville belle, sauf qu’on a du mal à se déplacer. Ici, comme la superficie est plus petite, ça favorise les rencontres et les émergences pour créer des spectacles. Et c’est le seul endroit où le spectacle est vivant, bien vivant.

– Pour vous, le festival est-il coûteux?

  • Oui, si on le prend en terme d’énergie physique et spirituelle. Parce qu’il faut se mobiliser sans cesse pour solliciter le public. Et c’est aussi un coût budgétaire, on n’est pas en négatif heureusement. On sait équilibrer les budgets car au fil des années on apprend à connaitre la ville, ses habitants, ses commerces et finalement on vit un quotidien comme à Paris. Donc, on s’en sort pas trop mal.

– Pour vous, qu’est ce qu’il faudrait améliorer dans ce festival?

  • Ce qu’il faudrait améliorer c’est le coût des loyers et pour les festivaliers, le coût des séjours. Se loger, c’est parfois difficile. Nous, on a de la chance mais d’autres confrères en on moins. Ce n’est pas normal de payer un 20m2 en ville pour presque 4000€.

– Pour vous, que pensez-vous de la communication privée, c’est-à-dire la communication affiche et tract, ce que je nomme « la propagande » qui s’est établie très tôt cette année; dès le 5 mai il y avait déjà des affiches et des tracts de beaucoup de spectacle. Un festival sans le festival. La question que je vais vous posez c’est comment votre compagnie s’est organisée pour la médiation physique de votre art, vous avez commencé quand à mettre dans les magasins les affiches et les tracts de vos spectacles?

  • Je me suis déplacé une semaine avant le festival sur Avignon, pour placer les affiches et j’ai été surpris parce qu’il restait peu de places

– Pensez-vous que l’affichage de rue est efficace?

  • Disons que ça fait partie de la tradition, sans affiche en ville c’est un peu comme s’il n’y avait pas de gondoles à Venise. Il en faut, ce qui est dommage c’est que cette affichage ne dépasse pas le centre-ville. Peut-être ça permettrait à celles et ceux excentrés de venir au théâtre.

– Comment abordez-vous le festival, car chaque festival est un « voyage », en tant qu’artiste, en tant que personne et citoyen cultivé?

  • Le travail est différent quand on reprend un rôle qu’on connait comme c’est le cas pour « Le Silence de la Mer » où je joue la destiné d’un homme dans la seconde guerre mondiale. En tant que comédien, j’ai du mal à appréhender un texte. J’ai le trac aussi et c’est bénéfique. Une fois que je maitrise, c’est un grand bonheur. Celles et ceux qui partagent le plateau avec moi ont les mêmes hantises (se déplacer correctement sur le plateau, ne pas louper son texte) et il faut être attentif et bienveillant pour le groupe et nous-mêmes. Avignon est un très bon exercice pour cela. Et c’est pour cela que j’y suis chaque année depuis presque 15 ans.

– Créer un spectacle de poésie n’est-il pas un risque trop grand pour une compagnie?

  • Oui, mais la création n’écoute pas la raison. Je me suis écouté, et j’en suis content.

– L’atout de votre spectacle « De chair et de feu », c’est l’union entre la danse, la poésie et la musique comment vous vous êtes rencontré?

  • C’est vrai ce spectacle est une union des mots, de la musique et de la danse. Normalement, Laura-Lou Rey n’aurait pas du être dans cette aventure. Dans l’aventure, ce devait être celle qui a créé la compagnie mais elle ne pouvait pas y participer. Laura-Lou est danseuse et elle en apporte la chair. Hugo Lacouture, je l’ai rencontré par l’intermédiaire d’un ami proche, chez qui je séjourne quand je suis sur Avignon. On peut dire que c’est une aventure locale, car la compagnie est aussi à Montpellier.

– Pour conclure cet entretien, que retenez-vous de ce festival 2025?

  • Ce que j’en retiens, de la curiosité du public et de l’écoute. C’est pour cela qu’on fait ce métier, pour être aimé.

De chair et de feu
De chair et de feu, spectacle poétique transdisciplinaire contemporain
Interview de Joel Abadie, comédien et directeur de la compagnie les Démarqués


Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *