Festival d’Avignon du 7 au 24 juillet théâtre de l’Albatros 20h45
Relâches les 8, 9, 11, 12, 13, 15, 16, 18, 19, 20, 22 et 23 juillet 2025
Page 59 du catalogue du OFF, point n°10 niveau du plan du catalogue
Mise en scène Damien Goudet, Rayana Horowitz
Interprétation : Joel Abadie,
Danse : Laura-lou Rey
Musique: Jules Mazyn
Création lumière: Hugo Lacouture
La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité
Pablo Neruda
Parfois, il ne faut pas grand-chose pour aller voir un spectacle. Chaque année, je rencontre à ma pause-déjeuner, sous les platanes derrière les Halles, une SDF. On partage souvent ce qu’on a des mots ou un fruit. Depuis le début du festival, elle tracte. Elle tracte pour ce spectacle, et pour un autre, de la même compagnie. Elle me dit d’aller voir celui-là, le spectacle de poésie, car il est d’une beauté rare. Cette façon de « voir » le spectacle, cette façon de « faire » spectacle, cette façon d’aider autrui me touche. Je l’ai promis, j’y vais.
C’est un homme qui dit, en pensant des mots. C’est une femme qui danse, en incarnant des mots. C’est un musicien inspiré par les mots et le mouvement qu’il entend et lui dictent une musique universelle. De ces trois disciplines la poésie, la danse, la musique est né ce spectacle transdisciplinaire « De chair et de feu ».
« De chair et de feu » abordent les thèmes de la vie que sont l’être, l’autre, la société, la violence, l’humain et la liberté. Les choix des textes d’Alfred de Musset, Victor Hugo, Paul Eluard, Arthur Rimbaud, Pablo Neruda et Charles Baudelaire soulignent le propos de cet objet artistique l’être scénique en proie à la barbarie du monde qui se déploie inexorablement sous nos fenêtres, comme il y a 90 ans.
Ce spectacle permet de nous faire entendre notre liberté, la priorité de la défendre malgré notre mercantilisme ambiant, le racisme qui se développe, le rejet de la différence. Ces textes sont contemporains, et ont la force de notre société. Servi par une distribution brillante, ce moment politique et poétique doit être vu pour rendre meilleurs nos jours.
À l’entrée et à la sortie, cette passante SDF, était là. Pour eux, pour les « défendre » parmi les 1700 spectacles du festival.
À cette passante mal placée, à cette compagnie pas pressée d’exister, je leur dis merci. Car le théâtre, c’est cela : être dans la totalité du Monde.

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