Synthèse diffusion et production Avignon OFF 2024

Synthèse des chiffres de la diffusion OFF Avignon 2024

D’après une expertise de l’association « Avignon, Festival et Compagnies »

Je m’en vais jouer dans un autre théâtre

André Benedetto

Après avoir envoyé aux compagnies adhérentes un questionnaire sur la production et la diffusion au sein du festival OFF d’Avignon en janvier 2025, l’association qui coordonne « le Blob » appelé festival OFF d’Avignon et nommé « Avignon, Festival et Compagnies » retient ceci : il est temps d’activer les neurones pour qu’enfin les professionnels reviennent sur le terrain sur cet événement incontournable de la scène culturelle française. Le festival OFF d’Avignon s’adresse à un public francophone et intergénérationnel. Dans le prisme du marché du festival d’Avignon, le genre « théâtre » a la part belle (41 % des productions), suivie par l’humour et la musique (14 %) et tout ce qui est pluridisciplinaire (13 %). La durée d’un spectacle dure moins d’1 h 20, et 24 % durent moins d’1 h (dans le registre de la « jeunesse » ou de la « danse »). Et ce que voit le spectateur est peu reluisant pour les femmes, puisqu’il y a un déséquilibre du genre : le masculin l’emporte sur le féminin niveau de la distribution des productions proposées.

Les chiffres sont inquiétants. Un en particulier attire l’œil, celui du nombre d’achats de spectacle : 80 % des compagnies déclarent une fourchette de vente entre 0 à 5 dates. Par le passé, une compagnie était achetée entre 10 à 20 dates par un professionnel (tourneur, directeur de salle, territoire).

Pour se différencier, il faut donc baisser le prix de cession, et ce prix est proportionnel au nombre d’intervenants sur le plateau. 45 % des spectacles sont vendus dans une fourchette de moins de 2 000 €, et la majorité se situe entre jouer gratuitement son spectacle ou le présenter pour une facturation à 4 000 €. Les subventions de territoire pour les compagnies représentent 25 % du budget final de production. C’est pourquoi une compagnie ne peut désormais présenter qu’un seul spectacle par édition du festival (76 % du marché du festival). Pour la majorité des compagnies, la ressource principale pour « faire Avignon » est de source financière privée. Le bilan de ce questionnaire souligne le fait qu’une compagnie subventionnée a les mêmes chances de « faire une tournée » que celle soutenue que par financement privé.

Au regard de l’investissement qu’est de « faire Avignon », le rayonnement post-festival est donc faible. Ceux qui se débrouillent le mieux ont un intermédiaire de la culture. (chargé.e de diffusion, de production, de presse ); et ce, à l’année. Ce n’est pas efficace d’engager un.e attaché.e de presse ou de diffusion en contrat de 3 mois, juste à l’inscription au catalogue du OFF ; ce que font un tiers des compagnies, car le travail de médiation est le nerf du système culturel (avec un plan de financement adapté) français.

Niveau du fonctionnement du OFF d’Avignon, les contrats de location en cession est ce qui représente le festival et qui lie un théâtre d’Avignon à une compagnie (64 % du marché); la coréalisation à minimum garantie ou non garantie représente 27 % du marché.

La force est de constater qu’il faut réfléchir ensemble pour se sortir de ce non développement commercial qu’est devenu le festival Off d’Avignon.

L’association qui coordonne « la matrice » qu’est l’OFF d’Avignon se nomme « Avignon Festival et Compagnies » souhaite organiser des Assises de la Diffusion.

Nous les avions débutées en 2018, avec le Collectif des Chargé.e.s de Diffusion. Vous pouvez retrouver son actualité sur le lien suivant Massacre à la tronçonneuse? La culture riposte!

Espérons que cela soit pour bientôt.


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