Exposition de Letizia Battaglia "J'ai toujours cherché la vie"

Letizia Battaglia « J’ai toujours cherché la vie »

Rencontres de la Photographie d’Arles 2025 Chapelle St Martin du Méjan Commissaire : Walter Guadagnini.
Exposition coproduite par le Jeu de Paume, Paris et CAMERA – Centro Italiano
per la Fotografia, Turin. En collaboration avec l’ Archivio Letizia Battaglia, Palerme et les Rencontres d’Arles. Point n° 11 sur le plan des « Rencontres de la Photographie d’Arles »

C’est comme si Palerme, dans son désordre, était une input éthique, morale, pour ceux qui vivent à l’extérieur. Cela suscite de la colère et de l’amour et donne envie d’intervenir.

Letizia Battaglia

100 photographies de Letizia Battaglia, il faut avoir du temps devant soit pour les découvrir. Letizia aurait pu être dramaturge, elle est photographe. Cette exposition est une madeleine de Proust, un parcours de vie qui est un peu le nôtre, se déploie sous nos yeux. Jeune fille femelle à ses débuts créatrices à Milan à femme affirmée par les scènes dévoilées de la violence de Palerme qui raconte l’histoire de 30 ans de mafia, des années 70 à fin des 90’S, et son action concrète pour dévoiler la part sombre de l’Italie et du traitement non conforme à celles et ceux qui ne sont pas comme nous, parqués dans des asiles psychiatriques déchues du Sud de l’Italie.

On dirait le sud, c’était pourtant, pas bien.

Et pourtant, ces photos coupent le souffle par sa beauté sombre; dont celle iconique où un mafieux tué par contrat est à côté d’une marre de sang qui n’est autre que le sien, avec sur son dos un Christ tatoué. Le symbole de l’Italie de l’époque, qui ressemble à celle d’aujourd’hui, une Sicile en dure pente non adoucit par la Cosa Nostra et gangrène la vie des hommes.

Cette femme photographe est une Sisyphe politique. On connait son travail journalistique au milieu des années 70, où elle retourne dans son territoire de naissance, Palerme. Comme Pasolini, elle chronique l’instant présent de ces années sombres de sa Sicile natale dans le journal l’Ora un ancien quotidien italien qui a cessé ses publications en 1992. Son œuvre représente son temps. Comme le courant réaliste, elle poétise sa contemporanéité dans le temps vécu au côté des gens qui l’entourent. Elle montre ainsi la noblesse et la tristesse de sa terre, témoignant de la beauté de l’existence. En 1985, elle s’ouvre au Monde grâce au prix prestigieux de la photographe humaniste W. Eugene Smith et parcours l’Union Soviétique, les Etats-Unis, la Turquie et l’Islande tout en gardant son éthique poétique, une mère monde, qui photographie la vie.

Letizia Battaglia
The arrest of the ruthless mafia boss Leoluca Bagarella, Palermo, 1979.
Courtesy of Archivio Letizia Battaglia.


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