Dans le cadre du festival organisé par l’Episcène Théâtre Avignon du 13 au 29 novembre 2025 – succès à Avignon OFF 2025
De et avec Mathieu Laviolette et & Dimitri Lepage
Mise en scène : Jérôme Jacob-Paquay
Décors et costumes: Anne-Frédérique Bailly et Dimitri Lepage
Chorégraphie : Virginie Benoist
Musique : Agathe Lavarel
Crédits photo : Louise-Marie Hubert
Production : Compagnie Les Chevaux de Troie
Coproduction: Théâtre Episcène
L’Etat est le plus froid des monstres froids. Il ment froidement ; et voici le mensonge qui s’échappe de sa bouche : « moi, l’Etat, je suis le peuple »
Friedrich Nietzsche
C’est une histoire de fin du Monde qui n’est pas masculinisé et qui se raconte entre deux hommes, à la fin de l’humanité. Une dernière histoire qui témoigne de la fragilité de notre univers consumériste, hiérarchisée, dictée et étatique. Un environnement où l’individu a peu d’échappatoires pour être ce qu’il est, alors la fenêtre de tir pour être est très petite. Un se la raconte plus que l’autre en un portrait d’un trentenaire péri-urbain, perdu entre son éducation et les valeurs qu’il a reçu et ses aspirations d’être en devenir pour devenir acteur et comédien. Ce duo touche au cirque théâtre, avec les figures du clown blanc personnage comique qui se distingue par sa personnalité autoritaire maître de la performance et de l’auguste incarné par un nez rouge et conduit par une loufoquerie qu’il épouse tout au long du jeu scénique. Sauf que nous ne sommes pas en train de rire, la peur entre l’auguste et le clown blanc s’installe, sorte de jeu de l’oppression si cher à Augusto Boal, ainsi le théâtre de la vie, des existences de tout.e.s apparaît sur scène et dénonce notre société capitalisée où l’écrasement de la nature et de l’humain est sa marque de fabrique. Ce rapport au réel dans la fiction se rapproche de Nietzsche et de son approche à l’Histoire, une accumulation d’événements qui met en scène un temps historique dont le résultat est spéculatif : seul, l’homme peut décider de son destin. Comme son système philosophique, ce spectacle constitue une cohérence de l’histoire qui fait « la Grande Histoire » et articuler habilement le passé, le présent et le futur de ces deux témoins qui relatent la fin du monde.
Chaque moment de ce récit qu’on nous présente implique sa représentation, par une pratique de celle-ci (par le duel des personnages qu’incarnent les deux comédiens) qui reconfigure à chaque fois le récit de l’un et la réaction de l’autre, alors qu’ils dansent le monde.
Comme chez ce philosophe, ce spectacle relève trois faits : une scansion par le récit de la jeunesse, fait état unitaire par les conséquences d’un des destins esquissé sur le plateau et enfin rechercher l’intensification discursive des faits relatés qui signent l’abus du politique qui se prend pour le peuple qui a du mal à s’éveiller à la révolte. Malgré tout, « l’homme » simple sans grande hache lutte et c’est grâce à son réveil, le Monde en sera meilleur, égayé par une belle histoire à se raconter jusqu’à la nuit des temps.
Ce festival est dédié à la jeune création, alors n’hésitez pas à vous déplacer à l’Episcène Théâtre, de nombreuses pépites nous attendent jusqu’au 29 novembre, voir la programmation par ce lien
Ceci n’est pas un festival 2025 – Théatre Episcène
Au plaisir de voir !


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