Du 7 juillet au 5 octobre 2025
Directeur des Rencontres de la Photographie d’Arles Christoph Wiesner
Exposition dans 25 lieux de la ville et dans la région Sud PACA
Vous ne prenez pas une photographie, vous la faites
Ansel Adams
Cette 56e édition est sous le signe de la photographie polysémique, car son directeur, Christoph Wiesner détermine sa ligne éditoriale sur une citation d’Edouard Glissant « Nos identités ne sont pas enracinées dans un seul territoire. Elles s’étendent, se métissent, se déplacent et se recréer sans cesse ».
Cette année est sous le signe de la pluralité, nous retrouvons les 25 endroits « classiques » du festival et on remarque qu’il y a une multiplication de la diffusion de la photographie est de nouvelles rencontres par le dispositif « Grand Arles Express » où s’associe des villes comme Aix-en-Provence, Carros, La Celle, Marseille, Mougins, Nîmes, Port le Bouc, Rognes et par le principe d’ »Arles hors les Murs » avec la Chine par une coopération avec le district de Jimei, par exemple.
Les Rencontres de la photographie restent sûrement le seul espace de réflexion sur cet art dans le monde, où on développe son regard esthétique. Pour les photographes, c’est la ville où ils peuvent élaborer des projets, des coopérations et échanger librement entre professionnels ou public sur « ce qu’est une photographie ».
Pendant trois mois, de juillet à octobre 2025, on s’exerce à développer notre conscience polysémique sur un objet de photographie. Le photoreportage se prête à ce jeu est devient un art à part entière. Certains artistes marquants leur époque, comme Letizia Battaglia, sont à l’honneur. Et ce n’est pas tout à fait du photoreportage, ce sont des mises en scène de l’instant d’une réalité donnée. Les photographes sont des metteurs en scène de l’instant T, qui gravent à jamais un moment pour en faire une histoire dans l’Histoire du Monde.
Les photographes sont des Homère de la réalité, et c’est une fenêtre de lecture de cette édition. Le mot « image » vient du latin « imago » signifiant « masque mortuaire ». Et, parfois, les visages de ces photographies qui composent ces temps d’exposition nous parlent du vivant, de ce que nous sommes devenus. Ils témoignent déjà de l’imbroglio de l’image fictive, qu’on connaît tous aujourd’hui, de ces moments « instagrammables » qui ne resteront pas dans l’éternité. Les images fuient, la beauté reste. C’est un des facteurs où la polysémie de l’image reste. Chacun d’entre nous aura sa propre interprétation, en fonction de son vécu et de ce qu’il lui reste à vivre. Le regard d’interprétation évolue au fil du temps, et comme l’eau, notre fil de perception s’écoule d’un moment à un autre.
L’image résume un événement, le regard l’interprète. C’est souvent une continuité narrative d’une situation donnée au présent. Pasolini portait son écriture sur le présent, sur les transformations de l’histoire et surtout des acteurs de cette histoire. Comme chez cet auteur, la photographie pour cette édition, se place sous le signe du travail linguistique iconique du temps présent. Et c’est là où nous avons l’intérêt de prendre son temps pour découvrir cette édition.
Contempler prend du temps. La contemplation est un temps de méditation et d’arrêt instinctif sur nos vies qui permet de développer notre conscience esthétique par l’inconscient iconique. Une action, une pensée ne viennent jamais par hasard et traduisent un conflit à l’intérieur de nous. Les photographes sont là pour en témoigner, et le tragique comme le sublime traversent alors ces moments-là.
C’est le paradoxe du photographe, un monologue iconique d’une scène vécue à travers un appareil. Le meilleur du photographe est celui qui met le plus de lui-même dans ce qu’il photographie. Cette édition en est la quintessence, et il faut se rendre à Arles pour établir cette connexion entre soi et le prisme d’un univers particulier; celui de la photographie.
À voir jusqu’en octobre 2025.

Affiche 2025 officielle des Rencontres de la Photographie d’Arles 56 ème édition
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