Je m'appelle Ha Dun

Je m’appelle Ah Dun

Théâtre de la Nouvelle Etincelle 10 h 10 du 20 au 26 juillet festival d’Avignon

A partir de 3 ans, création collective origine : Chine mise en scène Miao Zhao

Durée 1h, page 321 et point 94 du plan du catalogue du OFF

Les ficelles de la société contrôlent les marionnettes que sont ses membres

Danièle Desbiens

C’est une bien belle, jolie histoire que nous conte ce collectif d’artistes issus de différents arts de la culture chinoise avec les principaux arts du spectacle vivant en Chine : de la marionnette, de la danse traditionnelle et du cirque, constitue ce spectacle, porté par un collectif d’artistes spectaculairement efficace, souligné par des costumes sublime couleur Carmen qui met en relief la dangerosité de grandir sans garde-fou ; où un petit panda nommé Ah Dun devient le héros d’une épopée pour devenir adolescent, au fur et à mesure des épreuves qu’il subit. Grâce aux amitiés qu’il tisse au fil de son histoire marquée par la disparition de ses parents, Ah Dun s’endurcit et trace son existence.

La pluridisciplinarité et la discipline sur scène sont de rigueur dans la légèreté de l’écriture scénique; car les contraintes permettent aux comédiens de trouver la liberté créatrice, et représente l’une des forces de ce spectacle.

Ce regard d’Orient vers l’Occident ramène à l’essence du théâtre chinois, les marionnettes sont nées avant que l’opéra chinois n’existe. À une époque ancestrale, les chinois utilisaient des formes en statuettes qui retraçaient le quotidien des défunts lors des funérailles. La marionnette est née lors du rituel des morts, et Ah Dun fait un long voyage à la suite du décès de ses parents. Ah Dun, c’est l’histoire du théâtre chinois : la marionnette est un miroir chantant de l’opéra du théâtre chanté et dansé. Marionnettes et opéra partagent la scène et servent autant le public à comprendre le monde. Trois formes principales de la marionnette y sont représentées : celles à ombre, à tige, et celle à gaine, et cela marque la mise en abîme de notre héros le petit panda Da Hun; où tout être humain a besoin du libre-arbitre pour créer sa vie. Les marionnettistes manipulent au moins 5 formes par séquence, pour souligner la progression de l’histoire et on reste époustouflé par la maîtrise du corps et des mains de ces artistes en toute-puissance scénique.

Ha Dun représente la quintessence de l’histoire du spectacle vivant en Chine : dans les temps anciens, les marionnettistes,
ces itinérants étaient catalogués par le peuple comme des prêtres taoïstes, jouissant de la notoriété mêlant art et religion, appelaient « maître » par les comédiens d’opéra.

Cet opéra miniature est à découvrir jusqu’à la fin du festival. Il pourrait avoir comme sous titre  » Je suis l’opéra chinois ». Que vous soyez grand ou petit, vous serez sous le charme de Ha Dun petit panda qui devient grand !


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