Archevêché d'Arles, festival du dessin 2025

Festival du Dessin Palais de l’Archevêché (Point 5) Paysages

Pascale Hémery, Jürg Kreienbühl, Gudrun von Maltzan, Françoise Perronno et Simon Vignaud, commissaires d’exposition Pavel Schmidt et Nicolas Raboud

Le paysage, s’incarne et nous en faisons partie

Anne LAROUTIS

En dessin, le paysage a une histoire fascinante qui traverse les siècles.

Au fil des évolutions des styles artistiques, des techniques et des sensibilités des artistes contemporains les commissaires d’exposition Pavel Schmidt et Nicolas Raboud ont réussi à nous conter ce courant esthétique.

Dans l’Antiquité, le paysage est souvent un arrière-plan aux scènes mythologiques ou religieuses. Cela correspond à Jung Kreinbuhl, décédé en 2007. Biologiste de formation, très tôt dans son œuvre, il dénonce les dérives de notre société. À la Renaissance, les artistes commencent à lui accorder une véritable place, avec les œuvres de Léonard de Vinci ou Albrecht Dürer, qui explorent la perspective et la lumière pour donner profondeur et réalisme à leurs représentations de la nature. Leur influence est immense sur le travail de Pascale Héméry qui explore l’intime dans la cité, ou Simon Vignaud, architecte de formation.

À l’époque du romantisme, le paysage est dans un tournant particulier et devient un moyen d’exprimer chez Caspar David Friedrich ou William Turner une métophore des émotions à travers la nature. William Turner influence peut-être l’œuvre délicate de Françoise Perronno, protégé par le verre, le dessin, résistant à l’humidité et de la lumière qui va lui faire traverser le temps. Comme David Friedrich, Gudrun von Maltzan scénarise la nature pour exprimer en métaphore notre monde contemporain, asséché par la destruction de la contemplation. Cette approche philosphique permet de découvrir les travaux du Musée Réatu (point 10) inspiré par l’impressionnisme, comme les oeuvres d’Henri Rivière qui capte les jeux de lumière et l’instantanéité du moment à travers des touches vibrantes de couleur ou la proposition de Colette Renée Portal, plus dans un courant postimpressioniste, avec des couleurs et des formes plus expressives. Ce qui permet d’aller de l’avant, pour découvrir la vision de Nina Berberova à la chapelle du Méjant avec les mouvements abstraits réinterprètent le paysage, le simplifient ou le déconstruisent.

Aujourd’hui, le paysage en dessin intègre de nouvelles techniques, du numérique au street art, et reflète notre rapport au monde toujours en mouvement. En espérant pour la 4e édition de 2026, de voir un nouveau format paysage en dessin dans le cadre du festival de dessin d’Arles.

 » Athènes vu de Lycabeth » Pascal Héméry

« Pollutions pétrolières » Jürg Kreienbühl

« Foret de bouleaux » Françoise Perronno


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