Exposition Hors Champs théâtre du Chêne Noir

Photographes Benjamin Creussot et Guillaume Niemetzky

Du 7 novembre 2025 au 10 avril 2026 – salle accueil du théâtre

La photographie est une brève complicité entre la prévoyance et le hasard

John Stuart Mill

Faire une exposition à deux, c’est comme dans toute relation humaine, il faut un fort point commun. De ce que j’ai vu, lors de ce vernissage, est simplement une démonstration de ce que doit être l’utilisation des lignes dans un espace déterminé, en l’occurrence, la dimension d’une photographie.

Ces deux-là viennent de la photographie du mouvement; l’un part le style de la courbe d’un vêtement ou d’un accessoire, l’autre part les emboîtements des corps ou du regard d’un sujet sur son corps propre.

Comme dans le travail de Guillaume, la ligne forte est celle verticale, qui forme souvent des croix avec celle de l’horizon ; ce qui permet de regarder un centre pour avoir une réflexion sur le temps qui passe, les différences sociales, la démocratie, l’appel du peuple à se libérer des carcans, la beauté de vieillir. Tout le processus de création de Benjamin Creussot tient à cette architecture de Z qui s’inscrit au cœur de sa réflexion créative. Pas étonnant que cet artiste est commencé par le vêtement, en étant styliste, et faisant les beaux jours d’une certaine façon de s’habiller sur Avignon.

Deux univers à quelques pas différents, puisque Benjamin a  » le regard Doisneau »; qu’on pourrait qualifier de New-Yorkais puisqu’il y a vécu et ce qu’il nous propose de voir, c’est une série de clichés et de réflexions sur le monde occidental américain, devenu le nôtre. Doisneau et Benjamin Creussot font partie des photographes humanistes qui observent le monde qui les entoure avec des petits détails qui font la différence d’une lecture en Z où l’insignifiance de l’objet central est le symbole de la fragilité de la modernité où tout est volatil.

Un théoricien de la ligne en Z, qui rencontre un mécanicien de la scène et photographe qu’est Guillaume Niemetsky donne un résultat étonnant voyageur, ce qu’est une des marques de fabrique du Chêne Noir.

Guillaume Niemetsky est un photographe existentiel, je m’en étais rendu compte au OFF des Rencontres de la Photographie d’Arles de cette année où il exposait avec son père. Aujourd’hui, il propose une vision artistique du corps en duo et nous dévoile un regard d’homme porté sur le féminin, qui peut être perçu comme non féministe, si nous avons un regard trop appuyé « wokisme ». C’est une des marques de fabrique des photographes qui travaillent sur les stéréotypes du genre, courant alternatif et anarchiste de certains photographes, dont peut-être Guillaume fait partie.

Alors, si vous êtes un tantinet structuré ou l’inverse, allez voir cette exposition jusqu’au 10 avril 2026, espace ouvert à chaque programmation du théâtre.

Photographie Benjamin Creussot

Photographie Guillaume Niemetsky