Cendres sur les mains un texte de Laurent Gaudé en hommage à Jean Marie Koltès

Cendres sur les mains

Théâtre du Girasole tous les lundis, jeudis, samedis à 14h05 festival OFF d’Avignon, durée 1h05

Distribution : Arnaud Carbonnier, Olivier Hamel, Prisca Lona

Mise en scène : Alexandre Tchobanoff

Texte : Laurent Gaudé

Les hommes ne sont rien. Et ne laissent aucune trace…

Laurent Gaudé

C’est l’histoire d’un drame qui retrace une histoire d’horreur, et nous rappelle les atmosphères de Tadeusz Kantor ou André Blondel.

L’action se déroule dans un camp de concentration qui peut-être partout dans le monde, avec deux fossoyeurs « kapos » des prisonniers de guerre qui collaboraient avec les autorités du camp dans des postes de surveillance et d’exécutions.

Sur scène, on voit une routine de deux prisonniers de guerre contraints de vider dans des fosses des corps morts, ils les brûlent; et n’ont pas comme outils des pelles et des pioches. Ils utilisent leurs mains et leurs pieds qui se transforment en cloques. Il doit y avoir des maladies comme la tuberculose, des infections cutanées, des abcès, des phlegmons ou un typhus se propagent. Même s’ils revendiquent auprès de l’administration leurs conditions de travail, ils exécutent leurs tâches avec application.

Le duo tragi-comique des fossoyeurs apportent des bouffées de légèreté comme un vieux couple se pliant aux règles d’une vie partagée entre travail et lassitude.

Deux hommes dont on ne connaît pas le passé, et qui sont désignés comme exécutants parfaits de cette tâche ingrate. Un jour, arrive dans une cargaison à réduire en cendres une femme vivante et cachée. C’est la Rescapée. Elle va bouleverser la vie de ces deux hommes, chargés d’effacer les traces du régime. Choquée par ce qu’elle voit, elle tente de remettre de la dignité dans les corps morts puis les poser dans sa mémoire comme leur représentante en vie.

La particularité du texte de Laurent Gaudé, c’est qu’il donne la parole aux perdants de la guerre alors qu’on ne connaît que celle des vainqueurs. Il a écrit ce texte par rapport à son inspiration de celui de Bernard Marie Koltès « Dans la solitude des champs de coton » qui se joue par la même compagnie les mercredis, vendredis et dimanches à la même heure.

« Cendres sur les mains » est un succès de 2024, à voir pour comprendre ce qui se déroule sous nos yeux, qui n’est plus de cendres.


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