Festival d’Avignon à 22 h 30 théâtre de la Porte St Michel du 4 au 26, relâches les 9, 16 et 23 juillet 2025
De et par Marjolaine Grandjean
Collaboration artistique Aude Lachaise
Musique David Tuil
Page 364, point 107 du plan du catalogue du OFF d’Avignon
Faire l’amour, en soi, ne libère pas les femmes. La question est de savoir de quelle sexualité les femmes doivent se libérer pour la vivre bien.
Susan Sontang
C’est un texte universel, de la même hauteur du « Cantique » ou du texte « on ne naît pas femme, on le devient » de Simone de Beauvoir.
Dans le monde hétérosexuel contemporain, l’homme pense donner la liberté sexuelle à la femme. La femme croit avoir cette liberté. En réalité, non. Elle est dictée par la société. La femme doit satisfaire l’homme, et si elle se satisfait, elle, ça le dérange. Forcément, puisque la femme comble le désir masculin. Si un homme satisfait un désir féminin, ce dernier est maltraité par la société puisqu’il a eu une faiblesse dans son corps d’homme.
Le désir chez la femme est complexe. Il englobe la psychologie, l’ émotionnel et le social. Une femme est d’abord mère, et si cette mère a des désirs, elle devient une traînée. Une femme ne doit jamais déborder. Le désir féminin n’est pas seulement physique, il est influencé par des hormones et des contextes relationnels. En fonction de leur état émotionnel, de leur santé et de leur environnement, les femmes font l’amour différemment. Les hommes, pour appréhender le désir féminin, doivent comprendre tout cela.
Quand est-il quand la mère a envie de sexe ? C’est blasphématoire. Autant le père peut assouvir ses désirs dans un « ailleurs », autant la mère sera considéré par son compagnon et par la société comme une traîtresse, voir une traînée.
Aimer le sexe, pour une femme, et l’assumer ne sont pas une évidence.
Aimer l’amour, quand on est femme, c’est assumer d’être à part dans la société.
Assumer son désir, quand on est femme, c’est d’abord apprendre à dire non à l’Homme.
Connaître son désir, quand on est une femme, c’est dire ce qu’on veut à celui qui est en face de nous.
Faire l’amour est un dialogue, abrupt, c’est ce que nous conte ce texte.
Apprendre à être libre, quand on est une femme, c’est accepter de faire mourir l’autre pour préserver la vie. En l’occurrence son enfant.
En France, l’infidélité féminine est marquée au fer rouge. Le code napoléonien de 1804 met les femmes adultères en prison, aujourd’hui 40 % des femmes qui ont été infidèles n’ont plus la garde de leurs enfants.
L’interprétation trouble et cliniquement exacte de Marjolaine Grandjean sert la musique prenante de David Tuil.
Un spectacle à ne pas rater

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